Pourquoi les gens sont-ils sadomaso ? 

Après les jeux sexuels bizarres de Christian Grey et Anastasia Steele dans 50 nuances de Grey, les rituels sadomasochistes sont devenus plus populaires. Mais que veut-on dire exactement quand on parle de sadomasochisme ? Avis et témoignages de professionnels. cliquez ici pour voir des cagoules sm

Sado-masochisme c’est quoi ?

Le sado-masochisme est la pratique consistant à s’adonner à des actes sexuels douloureux, dominateurs ou humiliants afin d’obtenir du plaisir de l’autre personne. Le SM englobe une grande variété de techniques, de la fessée au bondage en passant par les jeux de contrainte et les brûlures douces.

Le bondage, la punition, la sadisation, la masochisation, etc. (BDSM) sont toutes des pratiques sexuelles très violentes. Ce sont aussi les plus déroutantes puisque le papier peint en arrière-plan demande : « Comment une personne diabolique pourrait-elle faire cela ? » C’est ce qu’a cherché à comprendre un groupe de chercheurs américains de l’Université de l’Illinois du Nord après que leurs travaux aient attiré l’attention du site LiveScience.

En effet, les pratiques sadomasochistes ne sont plus considérées comme pathologiques. Le DSM5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association psychiatrique américaine), la référence en la matière, classe les pratiques BDSM parmi les comportements sexuels anormaux.

Étonnamment, les personnes qui s’adonnent à des pratiques sadomasochistes semblent avoir des liens sociaux plus forts que la population générale, selon une étude publiée aux États-Unis en mai 2013. Eh bien, ils seraient encore plus détendus que la personne moyenne. Faites comme si SM les avait aidés.

Paradoxe

Comme le reconnaît James Ambler, diplômé en psychologie de l’Université de l’Illinois du Nord, « à première vue, cela semble paradoxal. » Afin de mieux comprendre cette apparente contradiction, le psychologue a plongé tête baissée dans l’esprit des pratiquants du SM.

Pour ce faire, il a réuni un groupe de switchers, une expression désignant ceux qui sont capables d’infliger autant de douleur qu’ils peuvent en supporter. Les participants ont dû passer le test de Stroop, un examen cognitif dans lequel on leur montre des connexions paradoxales comme le mot « bleu » écrit en rouge, avant et après chaque rencontre sexuelle.

Étant donné que le cerveau a du mal à déchiffrer les couleurs lorsqu’elles sont écrites dans une autre langue, ce test est souvent considéré comme un indicateur fiable des capacités cognitives des participants.

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Les volontaires ont également été invités à remplir des questionnaires sur leur sentiment de « flux » lorsqu’ils se livrent à des rituels sadomasochistes. Lorsqu’ils sont totalement immergés dans ces activités, les gens ressentent un état de concentration et de plaisir accrus, appelé « le flux ».

Les chercheurs ont pu constater que les personnes ayant reçu un traitement contre la douleur à l’intérieur d’un cabinet de SM avaient des résultats nettement moins bons au test de Stroop, ce qui est corrélé à une diminution du flux sanguin dans le cerveau préfrontal. Cette partie particulière du cerveau est principalement associée aux fonctions exécutives et à la mémoire active.

En d’autres termes, les pratiques SM peuvent modifier l’hydratation du cerveau et, par conséquent, l’état mental de ceux qui s’y adonnent, ce qui permet de mieux saisir leur intérêt. Les chercheurs ont montré que des activités extrêmes comme celles-ci sont bénéfiques pour le flux sanguin et la circulation dans le cerveau humain.

Spirituel et non sexuel

Néanmoins, le terme « sadomasochisme » n’implique pas toujours des actes sexuels de quelque nature que ce soit. Alors, que se passe-t-il précisément dans un tel scénario ? Pour le comprendre, une deuxième étude a été menée à la Northern Illinois University par Ellen Lee et Bred Sagarin, qui se sont intéressés à une pratique SM non sexuelle mais très douloureuse appelée « danse des âmes ».

Les individus participent à ce rituel en se faisant percer à divers endroits sur le corps, puis en attachant des cordes à ces trous. Ces cordes sont attachées ensemble avec celles des autres ou à un objet lourd ancré dans le sol. Pendant la cérémonie, ils sont tendus au rythme de la musique écoutée ou des coups de tambour.

Les chercheurs ont donc interrogé 22 personnes qui se sont identifiées comme adeptes de ce rituel et qui ont été recrutées après un événement SM en Californie. Cinq personnes percées se sont portées volontaires pour participer au rituel, ainsi que neuf accompagnateurs – ceux qui s’assurent que tout se passe bien pour chaque adepte – et huit observateurs.

Ces personnes ont parlé avec des psychologues de la tension, des émotions et des sentiments qu’elles ressentent pendant les actes sadomasochistes. Les chercheurs ont prévu de prélever des échantillons de salive des participants pour déterminer la quantité de cortisol, l’hormone du stress, à laquelle ils étaient exposés.

Il n’est donc pas surprenant que le taux de cortisol d’une personne augmente après avoir ressenti de la détresse pendant ce rituel. À la surprise générale, les participants ont néanmoins déclaré se sentir moins stressés. Cela fait « certainement partie des effets conscients que les gens recherchent lorsqu’ils se livrent à ce genre d’actes sexuels », admet librement Sagarin.

De toute évidence, les pratiques SM, qu’elles soient sexuelles ou non, auraient une incidence sur l’hydratation du cerveau. Et c’est ce changement qui, à son tour, affecte le niveau de conscience des participants.

En fait, certains chercheurs vont jusqu’à affirmer que les pratiques sadomasochistes produisent des résultats similaires à ceux obtenus par le yoga ou la méditation. En bref, on a l’embarras du choix pour tenter de modifier son état d’esprit.